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À la suite de son dernier concours pour le financement de projets, les Instituts de recherche en santé du Canada ont annoncé leur soutien à hauteur de 1,5 million de dollars aux professeurs de l’INRS. Dans un premier temps, le professeur Albert Descoteaux reçoit 918 000 $ sur cinq ans pour étudier le parasite Leishmania, et plus particulièrement les mécanismes qu’il utilise pour échapper au système immunitaire. Pour sa part, le professeur Kessen Patten obtient 627 300 $, également sur cinq ans, pour analyser certains mécanismes cellulaires impliqués dans l’amyotrophie spinale, une maladie encore mal comprise.
Leishmania et la machinerie de fusion membranaire des cellules hôtes
Titulaire de la Chaire de recherche du Canada en biologie du parasitisme intracellulaire, niveau 1, Albert Descoteaux s’investit dans l’étude de l’interaction entre le parasite Leishmania et sa cellule-hôte, le macrophage, depuis de nombreuses années. Ce parasite est responsable de la leishmaniose, une maladie tropicale négligée qui prend diverses formes chez l’humain infecté et contre laquelle il n’existe aucun vaccin.
De plus, les traitements disponibles reposent sur l’utilisation de molécules peu efficaces, souvent toxiques, et envers lesquelles le phénomène de résistance se propage. La leishmaniose pose de nombreux défis aux chercheurs et l’un d’eux est de saisir comment Leishmania parvient à modifier la façon dont les cellules hôtes procèdent à des échanges de part et d’autre de leur membrane, altérant ainsi la réponse immunitaire.
Le transport de molécules entre compartiments cellulaires et la communication entre cellules dépendent largement du processus de fusion membranaire. L’équipe du professeur Descoteaux a découvert que Leishmania altère sélectivement cette fonction vitale des macrophages, les cellules immunitaires où il se réplique. Le professeur Descoteaux et son équipe s’intéressent particulièrement à une famille de protéines impliquées dans la fusion membranaire, les SNAREs, dont ils poursuivront l’étude de leurs rôles pour élucider le mode d’opération de Leishmania.
L’amyotrophie spinale et le poisson zèbre
Principale cause génétique de mortalité infantile, l’amyotrophie spinale (SMA) est une maladie neuromusculaire caractérisée par la mort des neurones moteurs inférieurs, ce qui mène à un affaiblissement puis à une atrophie des muscles. Aucun traitement efficace n’étant disponible, la recherche sur cette maladie est essentielle. Le professeur Kessen Patten s’intéresse plus particulièrement aux étapes précoces de l’amyotrophie spinale.
Pour faire progresser la compréhension de l’amyotrophie spinale, un point clé est l’étude des synapses présentes dans la moelle épinière. Des défectuosités présentes dans ces synapses jouent un rôle important dans le développement de la maladie, mais leur étude chez les mammifères est ardue puisque ces synapses sont difficiles d’accès sur des sujets vivants.
Le professeur Patten propose donc d’utiliser des poissons zèbres pour comprendre comment les gènes associés à la SMA mènent à des pathologies synaptiques. Son approche apportera d’importants éléments de compréhension des mécanismes cellulaires des premiers stades de la dysfonction des synapses qui survient chez les victimes de la SMA. ♦