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La question des rapports de plus en plus étroits entre culture et technologie est au cœur des recherches qui seront menées par la Chaire de recherche du Canada sur les nouveaux environnements numériques et l’intermédiation culturelle de l’INRS. Récemment octroyée, la Chaire vise à comprendre et à analyser la nature et l’ampleur des changements insufflés par l’arrivée des nouvelles technologies de l’information et de la communication (NTIC).
« Une attention particulière sera apportée aux interactions et rapports de pouvoir entre les intermédiaires de la chaîne numérique, soit les artistes, les producteurs, les diffuseurs, les décideurs publics et les consommateurs », précise le titulaire, le professeur et spécialiste de la culture numérique Jonathan Roberge du Centre Urbanisation Culture Société de l’INRS.
Le numérique remet déjà en cause les modèles d’affaires de l’ensemble des industries culturelles : celle de la musique, mais aussi celle du cinéma, du spectacle et de l’édition. Comment les acteurs ou intermédiaires s’adaptent-ils et comment ce nouvel environnement affecte-t-il leurs capacités d’action? Qu’est-ce que le Web 2.0 signifie pour la participation des publics et la démocratisation culturelle? Comment évoluent les nouvelles technologies de l’information et de la communication en contexte urbain? Quelles politiques et stratégies sont plus efficaces pour développer le numérique et favoriser l’expression de la culture?
Pour apporter des éléments de réponse à ces questions, le professeur Roberge concentre ses recherches autour de trois axes à la fois distincts et étroitement liés. Il étudie d’abord les réseaux de communication et l’appropriation des contenus de la part des auditoires en s’intéressant notamment à la critique en ligne. La filière musicale, très touchée par la dématérialisation de ses contenus, est ensuite examinée sous l’angle de l’espace public urbain et démocratique. Le troisième axe, enfin, est centré sur les politiques culturelles, la gouvernance et la citoyenneté et vise à analyser les nouveaux rapports de force engendrés par le numérique.
À la fine pointe des recherches théoriques et empiriques dans ce domaine, le professeur Roberge et son équipe privilégient une approche interdisciplinaire conjuguant sociologie, sciences politiques et études en communication. À l’aide d’analyses de contenu du Web, d’études de cas, d’entrevues, de données quantitatives, d’études de trafics sur le Web, les chercheurs étudieront les processus en jeu afin de mieux saisir les effets des nouvelles technologies sur les manières dont la culture innove et se transforme.
Colloque à venir
Lors du 81e Congrès de l’Acfas, le professeur Jonathan Roberge organise, en collaboration avec le professeur Guy Bellavance du Centre Urbanisation Culture Société de l’INRS, un colloque ayant pour titre Les nouveaux prescripteurs et transformation des goûts à l’ère numérique; de la quotidienneté au Web 2.0. Les 7 et 8 mai prochain, des spécialistes français et québécois discuteront des multiples manières par lesquelles les nouvelles technologies de l’information et de la communication modifient l’accès à des contenus culturels de plus en plus nombreux. ♦