- Examens, soutenances et travaux
11 décembre 2020
13 h 30
En ligne (Zoom)
Les personnes qui désirent assister à la soutenance peuvent contacter la professeure Isabelle Plante pour obtenir le lien Zoom.
Gratuit
Ouvert à toutes et à tous
Rita-Josiane Audrey Douin Gouesse, étudiante au doctorat en biologie sous la direction de recherche de la professeure Isabelle Plante, soutiendra sa thèse le vendredi 11 décembre 2020 à 13 h 30.
La thèse de Rita-Josiane Audrey s’intitule Une exposition in utero et pendant l’allaitement aux retardateurs de flammes bromés environnementaux a-t-elle un effet néfaste sur le développement postnatal des glandes mammaires ?.
L’événement se tiendra en mode virtuel. Toute la communauté scientifique est invitée à assister à ce moment culminant dans une formation doctorale.
Membres du jury
- Isabelle Plante, directrice de recherche
- Yves St-Pierre, président du jury et examinateur interne
- Céline Van Themsche, professeure, Département de biologie médicale, Université du Québec à Trois-Rivières, examinatrice externe
- Benoit Barbeau, professeur, Département des sciences biologiques, Université du Québec à Montréal, examinateur externe
Résumé de la soutenance
La glande mammaire est le seul organe dont le développement se fait majoritairement après la naissance et qui est en constant remodelage tout au long de la vie. Les périodes de développement les plus précoces se font sans l’influence d’hormones, alors que les stades de remodelage maximal (puberté, grossesse et lactation) en sont dépendants. Toutefois, il a été montré que même les stades de développement précoce (in utero et pré-pubertaire), sont sensibles à une exposition hormonale inappropriée. C’est le cas lorsque l’individu est exposé aux perturbateurs endocriniens, des substances pouvant le plus souvent, mimer ou inhiber l’action des hormones du corps.
Au cours de mon doctorat je me suis intéressée à une catégorie de perturbateurs endocriniens, les retardateurs de flammes bromés (BFR), des molécules ajoutées aux produits de consommation afin de respecter les normes anti-incendie. Les enfants y sont les plus exposés d’une part via leur mère au cours de la vie in utero et durant l’allaitement et d’autre part à cause de leur propension à porter des objets à la bouche. L’exposition aux BFR a été associée avec des altérations de diverses fonctions physiologiques aussi bien chez les humains directement exposés que chez leur descendance. Nous avons précédemment montré au laboratoire qu’une exposition à un mélange de BFR, représentatif de l’exposition d’un enfant en bas âge, perturbait la physiologie de la mammaire des mères rats (Dianati et al., 2017). Pour mon projet, je me suis intéressée à comprendre comment l’exposition indirecte des ratons, qui ont été en contact avec les BFR dans le ventre de leur mère et par le lait, pourrait affecter leurs glandes mammaires.
Nos résultats indiquent que la faible dose d’exposition entraine un développement mammaire prématuré chez les ratons prépubères alors que chez les pubères nous avons observé une altération de la communication et de l’adhésion entre les cellules ainsi qu’une perturbation de la régulation par les hormones thyroïdiennes. Nos données indiquent que l’exposition précoce aux BFR pourrait modifier la physiologie des glandes mammaires à court et long terme et cela pourrait contribuer à des anomalies développementales et/ou à la progression du cancer du sein plus tard dans la vie. D’une part, notre étude souligne l’importance d’étudier différentes populations sensibles (enfants en bas âge, jeune fille pubère, femme enceinte) chez lesquelles un même perturbateur endocrinien pourrait entrainer des effets différents. D’autres part, le fait d’observer des effets à la faible dose d’exposition, qui est représentative de l’exposition infantile environnementale, appuie la nécessité d’étudier des doses typiques de l’exposition humaine pour mieux comprendre l’impact des polluants environnementaux sur la santé.