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Valoriser les déchets agricoles et agro-industriels en Afrique de l’Ouest

20 décembre 2018 | Amélie Daoust-Boisvert

Mise à jour : 7 novembre 2020

Un important projet financé par le Centre de recherches pour le développement international(CRDI) permet à des universités africaines de développer une nouvelle expertise, de concert avec l’INRS.

L’industrie agricole africaine génère des tonnes de déchets qui, plutôt que d’être déversés dans l’environnement, gagneraient à être transformés. Ils peuvent par exemple devenir des plastiques, des biocarburants ou des biopesticides. « Ils valent de l’or, et les gens l’ignorent ! », s’exclame le professeur à l’INRS Patrick Drogui.

Il revient tout juste de  la Côte d’Ivoire avec le professeur Rajeshwar Dayal Tyagi où ils ont participé au lancement officiel d’une nouvelle formation universitaire qui diplômera des scientifiques locaux pour révolutionner la gestion des résidus.   

Valoriser les déchets agricoles et agro-industriels en Afrique de l’Ouest


Formation professionnelle

Le Programme de formation en génie des procédés industriels pour le traitement et la valorisation des rejets agricoles et agro-industriels en produits à haute valeur ajoutée est né. Il doit former une centaine de professionnels à la maîtrise et au doctorat dans les quatre prochaines années, dont la moitié de femmes. Plusieurs industries majeures participent au projet, dans le domaine de l’huile de palme et du cacao notamment. Ces secteurs industriels génèrent des déchets agricoles d’une grande valeur, si l’on sait l’exploiter.  

On espère transformer les résidus de mélasse en biopesticides, les pommes d’anacarde (noix de cajou) en bioplastique ou même en vin, ou encore les reliquats de la canne à sucre ou de l’huile de palme en bioéthanol. Le tout sans occuper des terres agricoles à cette seule fin.   

Le CRDI finance le projet à une hauteur de 700 000 $. Il compte l’INRS parmi ses partenaires, tout comme l’Institut National Polytechnique Félix Houphouët-Boigny en Côte-d’Ivoire, l’Université de Lomé au Togo et l’Université Abomey Calavi au Bénin.   

Cette collaboration profite autant aux chercheurs Patrick Drogui et Rajeshwar Dayal Tyagi de l’INRS qu’à leurs homologues africains. «  Cela nous amène à adapter notre expertise pour des pays en voie de développement tout en contribuant à la formation de personnel qualifié et au renforcement de capacité de recherche et d’enseignement, affirme le professeur Drogui.  » ♦