Retour en haut

Une première synthèse sur les agences de placement et location de personnel

8 octobre 2014 | Gisèle Bolduc

Mise à jour : 13 novembre 2020

La nécessité de protéger les droits et les intérêts des travailleurs d’agence au Québec afin d’éliminer les abus dont ils sont parfois victimes est un des constats qui ressort du livre Les agences de travail temporaire : leur rôle et leur fonctionnement comme intermédiaires du marché du travail, qui vient de paraître sous la direction des professeurs Mircea Vultur du Centre Urbanisation Culture Société de l’INRS et Jean Bernier de l’Université Laval.

Ce livre brosse un portrait exhaustif de cet univers particulier, en pleine expansion, mais peu connu scientifiquement et non réglementé au Québec contrairement à d’autres provinces canadiennes et plusieurs pays étrangers. De plus, il apporte des arguments en faveur d’une nécessaire réglementation de ces agences.

Visant à mieux comprendre cette réalité complexe qui témoigne d’un profond changement social, les diverses analyses proposées sont regroupées sous trois thématiques :

  • L’essor des agences comme intermédiaires du marché du travail et la condition sociale
  • des salariés d’agence;
  • Les rapports individuels et les rapports collectifs du travail;
  • La problématique de la santé et de la sécurité du travail dans le cadre de relations triangulaires qui caractérisent le secteur des agences.

« Les agences de travail temporaire, qu’on appelle aussi agences de placement ou de location de personnel, sont devenues un élément important du mouvement général de développement de la flexibilité et du travail atypique », soulignent les professeurs Vultur et Bernier en introduction du livre.

Publié aux Presses de l’Université Laval dans la collection « Sociologie contemporaine », le livre Les agences de travail temporaire illustre comment celles-ci contribuent à reconfigurer les relations de travail et à restructurer le marché du travail, notamment en ce qui a trait au recrutement, à la mobilisation, à la location et à la gestion de la main-d’œuvre. De plus, il met en lumière les conséquences sociales et juridiques qui en résultent.

En postface, le sociologue Daniel Mercure constate que « le rôle et le fonctionnement des agences de travail temporaire constituent un puissant révélateur autant des nouvelles formes de vulnérabilité sociale que des limites de nos manières de réguler le monde du travail ». ♦