- Science et société
À l’occasion de la Journée nationale de l’habitation, la professeure honoraire Damaris Rose de l’INRS dévoile les résultats d’une recherche portant sur l’installation dans un premier logement des réfugiés syriens. Réalisée avec la collaboration de la chercheure Alexandra Charette, cette étude révèle l’importance de revoir les politiques publiques pour mieux répondre aux besoins en matière de logements convenables et abordables tant pour les nouveaux arrivants que pour les Canadiens à faible revenu.
Les chercheures ont mené une enquête auprès de représentants d’organismes de service aux réfugiés provenant de 13 villes de sept provinces canadiennes. Leur objectif : examiner les défis rencontrés par ces organismes dans leur recherche de logements permanents pour les réfugiés syriens, principalement ceux pris en charge par le gouvernement. Elles recommandent notamment ceci :
- construire plus de logements pour les familles nombreuses;
- élargir l’accès aux logements sociaux et abordables;
- remettre sur pied le financement fédéral des programmes de réhabilitation du logement locatif.
« Des tactiques ad hoc, dont des réductions temporaires au loyer et des suppléments au loyer financés par la philanthropie privée, sont devenues indispensables dans cette opération. Aussi, les allocations pour enfants et familles ont fourni une aide cruciale à certaines familles. Mais notre étude montre l’urgence de trouver une solution durable pour combler l’écart entre l’aide financière accordée par le Programme d’aide à la réinstallation, qui équivaut aux prestations d’aide sociale provinciale, et les véritables coûts du logement dans les villes canadiennes. »
Damaris Rose, professeurs.
Pour y arriver, les organismes ont dû faire face à des imprévus et adapter leurs stratégies de recherche de logement, notamment en raison du manque d’information sur le nombre de nouveaux arrivants et la taille de leurs familles, souvent avec de nombreux enfants mineurs, d’où des séjours prolongés dans des logements temporaires. Plusieurs de ces villes connaissent une grande pénurie de logements abordables pour les familles à faible budget. Ils devaient aussi donner aux réfugiés la possibilité de vivre à proximité d’amis pour préserver leur soutien social et leur santé mentale. L’accès par transport collectif aux services d’aide à l’établissement et aux institutions culturelles et religieuses était un autre critère important dans le choix du logement.
Parmi les facteurs de succès de cette opération de réinstallation des réfugiés syriens d’une ampleur inégalée depuis plus de 30 ans, les participants à l’étude font ressortir :
- le niveau sans précédent de coopération entre les différents paliers gouvernementaux et les organismes locaux;
- la collaboration avec des propriétaires de confiance, qui a permis l’accès à des logements en bonne condition;
- le rôle crucial joué par les bénévoles.
L’étude Finding housing for the Syrian refugee newcomers in Canadian cities: challenges, initiatives and policy implications. Synthesis report a été financée par le Conseil de recherches en sciences humaines du Canada (CRSH) en partenariat avec Immigration, Réfugiés et Citoyenneté Canada (IRCC).
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