- Science et société
Des scientifiques de l’INRS et de l’Université Laval mettent à l’essai un prototype de filet pour la collecte des microplastiques.
Une équipe de recherche de l’INRS, sous la direction de la professeure Valérie Langlois (2e en partant de la gauche), collabore avec l’Université Laval et Stratégies Saint-Laurent pour tester un prototype de filet pour la collecte des microplastiques.
Les effets potentiellement néfastes de la pollution plastique sur la santé humaine et l’environnement soulèvent de plus en plus de préoccupations à l’échelle mondiale. Au Québec, le fleuve Saint-Laurent est devenu le terrain de jeu d’une équipe de scientifiques de l’Institut national de la recherche scientifique (INRS) et de l’Université Laval. Leur recherche s’inscrit dans le cadre d’un projet de sensibilisation sur l’incidence de la présence de plastiques dans le fleuve, initié et coordonné par Stratégies Saint-Laurent.
Un filet mis à l’épreuve
Cet été, la mission des biologistes est de mettre à l’essai un filet conçu par la jeune pousse québécoise Poly-Mer en échantillonnant une dizaine de sites le long du fleuve, entre Montréal et Trois-Pistoles.
Cet échantillonneur miniature a pour objectif de permettre aux scientifiques citoyens de collecter facilement des échantillons d’eau lors d’une activité sportive (kayak, canoë, planche à pagaie, etc.). La quantité et le type de microplastiques contenus dans ces échantillons seront ensuite déterminés, et la base de données sera accessible au public.
« Notre rôle est d’analyser la performance de ce prototype de filet comparativement à celle du filet classique (filet Manta) d’échantillonnage des microplastiques. Nous étudierons la distribution de ces microplastiques en relation avec le gradient de salinité du fleuve. »
Professeure Valérie Langlois, spécialiste en écotoxicogénomique et directrice du Laboratoire en écotoxicogénomique et perturbation endocrinienne (LEPE) de l’INRS
La chercheuse rappelle que les microplastiques présents dans le Saint-Laurent et dans les écosystèmes marins peuvent avoir des conséquences non négligeables sur la faune et sur les habitats. De plus, ils peuvent être des vecteurs de transport de polluants nuisibles à la santé.
Sensibiliser la population
Ce projet d’échantillonnage s’inscrit dans le cadre du Défi Saint-Laurent, un programme qui vise, avec le soutien indispensable de scientifiques, à documenter le phénomène et à diffuser une information juste qui contribuera à la réduction de la consommation des produits plastiques.
« L’idée est de sensibiliser et de mobiliser les citoyennes, les citoyens, les municipalités riveraines du fleuve, et les entreprises récréotouristiques à l’incidence de la présence des microplastiques pour qu’ils réduisent leur consommation de plastique à usage unique et qu’ils entretiennent les berges. »
Jean-Éric Turcotte, directeur général de Stratégies Saint-Laurent
Le filet créé en août 2020 avait été testé par Poly-Mer sur le lac Memphrémagog et à certains endroits du fleuve, mais sans être soumis à un protocole scientifique rigoureux.
« Sans la validation ni la reconnaissance scientifiques, ce projet de science citoyenne ne sert à rien. Cette étape est primordiale pour nous. »
Alexis Eisenberg, fondateur et directeur général de Poly-Mer
« La prochaine étape se fera auprès des décideuses et décideurs publics ainsi que dans la mise en place de partenariats avec des universités, des marinas et des clubs de kayak pour une utilisation à plus grande échelle de notre outil », ajoute Alexis Eisenberg qui est à la tête de Poly-Mer dont la mission est de comprendre l’ampleur de la pollution par les microplastiques grâce à la technologie et à la science participative.
L’équipe de recherche composée de scientifiques du LEPE à l’INRS et du Laboratoire de Recherche International Takuvik – UL/CNRS prévoit d’obtenir des résultats préliminaires d’ici la fin de l’été.
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