Retour en haut

Ma recherche en série : le doctorat en biologie de Josianne Bienvenue-Pariseault

5 janvier 2021 | Josianne Bienvenue Pariseault

Mise à jour : 22 juillet 2021

Tout a commencé au cours de mon secondaire 5, alors que j’ai eu la chance d’être une apprentie en biosciences, dans le laboratoire de la professeure Cathy Vaillancourt à l’Institut national de la recherche scientifique (INRS). C’est à ce moment que j’ai découvert que la recherche et la biologie étaient ma vocation !

Josianne Bienvenue-Pariseault

Quelques années plus tard, je me suis retrouvée étudiante au doctorat, dans le même laboratoire qui m’a accueillie comme apprentie. Cela fait presque 10 ans, maintenant, que je suis à l’INRS. Comme on dit, je fais presque partie des meubles. La recherche me passionne autant qu’au premier jour, malgré les défis qu’elle apporte.

Le programme Apprentis chercheurs avec Marc Fraser, postdoctorant à l’INRS

L’histoire du placenta et de la mélatonine

La vedette du laboratoire de la professeure Vaillancourt, c’est le placenta ! Vous savez, l’organe qui se forme lors de la grossesse. C’est lui qui assure le bon développement du fœtus. Malheureusement, comme tout organe, le placenta peut être à l’origine de divers types de cancers. Celui qui nous intéresse est le choriocarcinome placentaire, dont le traitement est la chimiothérapie. Les répercussions de ce traitement, bien qu’efficace, sont inconnues. À long terme, on ne sait pas si les agents chimiothérapeutiques peuvent causer des effets néfastes sur le système reproducteur de la femme, comme l’infertilité.

C’est pourquoi nous avons besoin de molécules pouvant être administrées comme adjuvant pour renforcer l’action du traitement de chimiothérapie. Son rôle est de diminuer la quantité d’agents chimiothérapeutiques donnés aux femmes atteintes de ce cancer et, du même coup, les risques secondaires. Une molécule adjuvante prometteuse est la mélatonine !

La présentation d’une affiche scientifique permet de partager avec des pairs les avancées et résultats de ses travaux de recherche

Vous la connaissez probablement comme le supplément naturel qu’on trouve, en vente libre, à la pharmacie et qui aide à combattre l’insomnie et le décalage horaire. Mais elle fait bien plus que cela. La mélatonine agirait comme un superhéros cellulaire ! Même si on ne sait pas encore comment, la mélatonine utilisée comme adjuvant pourrait protéger les cellules normales contre les effets néfastes de la chimiothérapie tout en ayant un effet synergique avec les agents chimiothérapeutiques pour tuer les cellules cancéreuses.

Mon doctorat vise donc à étudier ce potentiel adjuvant dans des cellules de choriocarcinome placentaire. Plus spécifiquement, je cherche à déterminer si la mélatonine pourrait activer l’apoptose, la mort de la cellule, via le réticulum endoplasmique. Cette usine de production des protéines se charge généralement d’activer la mort de la cellule lorsqu’elle ne va pas bien.


Le doctorat, bien plus que de la recherche

Mon projet me passionne, autant sur le plan personnel que professionnel. Aider à comprendre les maladies affectant la grossesse me motive grandement. En tant qu’étudiante-chercheuse, je me sens un peu comme une détective. À partir d’une situation qui nous intrigue, nous « cherchons » des indices pour élucider ce mystère et assouvir notre curiosité. Et moi, je suis curieuse ! Je me pose des questions sur tout ! La recherche comble donc mon besoin d’enquêter et de trouver des réponses.

Faire un doctorat, ce n’est pas seulement faire de la recherche. C’est aussi développer des compétences de leadership, de gestion et de communication. Dès le début de mes études universitaires, j’ai eu le besoin de redonner ce qui m’avait été offert. Ainsi, depuis que je suis à l’INRS, je me suis impliquée dans la coordination du programme Apprentis en biosciences, maintenant Apprentis chercheurs. Je fais également de nombreuses présentations vulgarisées dans les écoles. J’ai même suivi un microprogramme en communication et journalisme scientifiques en parallèle à mon doctorat afin de parfaire mes habiletés en vulgarisation. Le tout, en étant la présidente du journal de vulgarisation scientifique de l’INRS La Synthèse.

Un voyage d’études dans les Alpes

Être étudiante-chercheuse donne aussi l’occasion de voyager. Moi, petite fille de banlieue qui avait pris l’avion qu’une seule fois pour aller en Floride, je suis partie six mois en Suisse ! J’ai dit bye bye à la poutine et aux Canadiens de Montréal pour aller dans le pays des Alpes et du gruyère. Pendant cette période, j’ai appris de nouvelles techniques de laboratoire et je suis sortie de ma zone confort. Je me suis adaptée à une nouvelle culture (ce qui implique notamment de dire septante au lieu de soixante-dix !). De plus, j’ai eu l’honneur d’échanger avec des placentologues de renommées internationales. Le doctorat forge l’esprit scientifique, mais il nous fait aussi grandir et prendre de la maturité. Cette expérience a réellement été enrichissante !

Josianne et sa voiture colorée


À propos de Josianne Bienvenue-Pariseault

J’ai fait mon baccalauréat en biologie cellulaire et moléculaire à l’Université de Montréal avec deux bourses de premier cycle du Conseil de recherches en sciences naturelles et en génie du Canada (CRSNG). J’ai ensuite débuté ma maîtrise dans le laboratoire de la Cathy Vaillancourt, que j’ai transformé en passage accéléré au doctorat. J’ai eu l’honneur d’obtenir une bourse de doctorat du CRSNG et du Fonds de recherche Nature et technologie (FRQNT) en plus d’un prix de la mobilisation des connaissances du Réseau québécois en Reproduction (RQR) lors de mes études aux cycles supérieurs. Petite anecdote concernant mes études, je suis connue au Centre Armand-Frappier Santé Biotechnologie comme étant la fille qui conduit une voiture de Jurassic Park. Qu’est-ce que je veux faire comme métier après ? On s’attend généralement à avoir une réponse précise à cette question. Mais la réalité c’est que je ne sais pas ! J’aime beaucoup faire de la communication scientifique et j’aime aussi beaucoup travailler en laboratoire. J’essaie de m’ouvrir le plus de portes possibles et qui sait ce qui arrivera après.


Ma recherche en série présente des projets de maîtrise et de doctorat à l’INRS. Les textes sont rédigés par les étudiant(e)s et révisés par le Service des communications.