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La réinsertion en emploi : un enjeu pour les mères et les autorités publiques

26 mars 2012

Mise à jour : 11 novembre 2020


Une nouvelle étude révèle que la propension des femmes sans enfant et des mères d’un seul enfant à réintégrer le marché de l’emploi après une première interruption de travail augmente au fil des générations. On a toutefois observé une probabilité de retour au travail significativement plus élevée chez ces femmes que parmi les mères de deux enfants ou plus, chez qui cette probabilité a également augmenté, mais moins rapidement.

 

« Ces résultats portent à croire que les changements de comportement observés au Canada chez les mères de deux enfants ou plus pourraient être attribuables à la prolongation des congés de maternité rémunérés assortis d’une protection de l’emploi qui a sans doute permis à un plus grand nombre de mères, au fil des générations, de rester à la maison pendant plus longtemps », affirme le chercheur Philippe Pacaut.

 

Cette étude, réalisée par monsieur Pacaut et le professeur Benoît Laplante, de l’Institut national de la recherche scientifique (INRS), et par Céline Le Bourdais, de la Chaire de recherche du Canada en statistiques sociales et changement familial de l’Université McGill, a permis d’examiner les liens entre la maternité et les comportements d’insertion, d’interruption et de réinsertion en emploi chez les Canadiennes nées entre 1937 et 1976.

 

Quant à leur propension à intégrer le marché du travail pour une première fois, l’analyse a révélé que l’écart entre les mères et les femmes sans enfant est demeuré constant au fil des générations.

 

« Les résultats que nous avons obtenus montrent que l’évolution des mentalités à l’égard des mères qui travaillent ainsi que l’augmentation de l’offre de services de garde et d’emplois à temps partiel ne semblent pas avoir favorisé de façon importante la conciliation de l’activité professionnelle et de la maternité, du moins en ce qui concerne les femmes qui ont déjà des enfants au moment où elles intègrent le marché du travail », précise monsieur Pacaut.

 

Ces résultats pourraient aider à entrevoir les comportements que les femmes adopteront dans l’avenir, alors qu’elles seront appelées à jouer un rôle de plus en plus important sur la scène de l’emploi en raison du vieillissement accéléré de la population active au Canada. La présence accrue sur le marché du travail des mères — dont le taux d’activité est traditionnellement moins élevé — pourrait réduire l’ampleur et l’incidence économique éventuelles de ce phénomène.

 

« Les autorités publiques canadiennes devraient continuer d’investir dans des politiques familiales prévoyant notamment l’accès élargi à des services de garde abordables et de qualité, et favoriser l’adoption d’initiatives en milieu de travail plus favorables à la conciliation travail-famille, affirme madame Le Bourdais. Ces politiques devraient également encourager les pères à profiter davantage du congé parental. »

 

Cette étude, publiée dans la revue Canadian Studies in Population, repose sur une exploitation des données recueillies dans le cadre de l’Enquête générale sociale Rétrospective sur la famille réalisée par Statistique Canada en 2001.

 

Un résumé de l’étude se trouve sur le site du Réseau stratégique de connaissances sur les changements de population et les parcours de vie.

 

 

Personnes-ressources


Gisèle Bolduc

gisele.bolduc@adm.dev.inrs.ca

Conseillère en communications

Service des communications et des affaires publiques

INRS

418 654-3817

 

Cynthia Lee

cynthia.lee@mcgill.ca

Relations avec les médias
Université McGill
514 398-6754

francais.mcgill.ca/newsroom

twitter.com/#!/McGilluMedia

 

Lien pertinent

Pour en savoir davantage sur les recherches de Benoît Laplante et Philippe Pacaut, visitez le site du Partenariat Familles en mouvance et dynamiques intergénérationnelles.