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Les 3 et 4 mai derniers se tenait la 15e édition du colloque annuel du Centre Interuniversitaire de recherche sur le saumon atlantique (CIRSA) au pavillon La Laurentienne de l’Université Laval. Comme le veut la tradition, trois bourses de 100$ chacune ont été attribuées par la Fondation de la faune du Québec aux trois meilleures présentations faites par des étudiants. Et telle une bonne habitude (2011 et 2009), un étudiant du Centre Eau Terre Environnement de l’INRS figure parmi les récipiendaires! En effet, Julien Mocq, étudiant au doctorat dans l’équipe du professeur André St-Hilaire, a mérité le 3e prix pour la meilleure présentation étudiante.
La présentation de Julien s’intitulait « Calculs d’incertitude dans un modèle flou d’habitat du saumon atlantique incluant de multiples experts ».
Dans de nombreux cas, les besoins en débits réservés, c’est-à-dire les volumes d’eau par unité de temps qu’on laisse passer en aval des barrages, sont estimés par des modèles de préférences d’habitat développés pour une espèce donnée de poisson, censée représenter les besoins de l’ensemble de l’écosystème aquatique. Les changements des variables physiques (vitesse du courant, profondeur, taille du substrat) de l’habitat sont modélisés en fonction des débits, et les préférences d’habitats des espèces considérés sont représentées par des Indices de qualité d’habitat (IQH). Cependant, ces modèles sont généralement spécifiques au cours d’eau pour lequel ils ont été développés et ne sont pas aisément transposables à d’autres rivières. De plus, les incertitudes autour des valeurs données par ces modèles sont rarement estimées.
Dans les travaux de Julien, la modélisation d’habitat du saumon atlantique Salmo salar pour trois stades de vie (« jeune de l’année », « tacon » et « adulte frayant ») a été réalisée à l’aide de la logique floue. Cette méthode a été développée pour représenter des connaissances imprécises ou incertaines sur les préférences d’habitat et les connaissances afférentes à ces préférences. Elle est ici mise en application pour modéliser l’habitat du saumon sur la rivière Romaine (Québec). Vingt-six experts du saumon, canadiens et européens, ont défini les ensembles et les règles flous, soit les différentes catégories d’une variable (ex. : « faible », « moyenne » et « profonde » pour la variable « profondeur ») et les conséquences des combinaisons des catégories des différentes variables entre elles, sous forme d’IQH. Pour chaque expert, nous avons ainsi pu calculer une courbe d’Aires pondérées utiles (APU) normalisées en fonction du débit pour plusieurs tronçons de la rivière.
Le nombre important d’experts participants, et donc de courbes d’APU obtenues, a permis de calculer par la technique de ré-échantillonnage non paramétrique (bootstrap) les intervalles de confiance autour d’une courbe médiane et évaluer ainsi les variations attendues dans les réponses de la qualité de l’habitat en fonction du débit. ♦
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