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Diagnostiquer la santé économique des villes

19 mars 2019 | Amélie Daoust-Boisvert

Mise à jour : 28 octobre 2020

Le professeur à l’INRS Cédric Brunelle obtient une importante subvention pour exploiter le potentiel des données spatiales massives pour mieux comprendre l’économie des villes et des régions.

La Fondation canadienne pour l’innovation (FCI) vient d’accorder un financement de 121 482 dollars au professeur Cédric Brunelle de l’Institut national de la recherche scientifique (INRS). Avec cet investissement, l’expert en géographie économique lancera le Laboratoire en statistiques spatiales et développement urbain (LADU) au Centre Urbanisation Culture Société.

L’équipement informatique de pointe roulera 24 heures sur 24 sur l’Internet très haut débit pour « racler » les données en ligne sur la ville et sa vitalité économique. Les données de sources publiques et privées, abondantes en ligne, permettront de documenter la naissance et la mort de commerces et d’entreprises de divers types, leurs relocalisations et la mobilité des travailleurs et des familles, par exemple. L’analyse des transformations dans l’environnement des quartiers, des villes et des régions rendra possible la mise au jour des processus menant au déclin ou à la régénération des tissus économiques locaux.

Cédric Brunelle, professeur à l'INRS
Cédric Brunelle, professeur au Centre Urbanisation Culture Société de l’INRS

Comprendre la ville en transformation

Dans un premier volet, le laboratoire se penchera sur le rôle des infrastructures et des nouveaux aménagements dans le développement urbain. L’impact des chantiers sur les grandes artères commerciales cinq ou dix ans après les travaux pourra être mesuré, tout comme l’effet de l’ouverture de supers-centres commerciaux sur les plus petits commerces ou celui de l’établissement de grappes (comme en intelligence artificielle) sur la compétitivité des entreprises.

Dans un second volet, le LADU analysera les répercussions des transformations numériques comme l’Internet haut débit, le commerce de détail en ligne, les économies de plateformes ou le coworking sur l’économie des quartiers et des villes. Le laboratoire pourra évaluer l’impact de l’Internet haut débit sur le tissu économique local ou l’incidence des plateformes sociales de location de logement (comme Airbnb) sur le secteur hôtelier, les commerces et le coût des loyers des logements locatifs.   « Je souhaite nous donner les moyens d’analyser le développement des quartiers, des villes et des régions avec une plus haute résolution », résume Cédric Brunelle (photo).


La photo et la vidéo mises à contribution

La subvention permettra également au LADU de s’équiper pour dresser des inventaires photo et vidéo de grandes artères commerciales québécoises pour faire le portrait de leur évolution dans le temps. En filmant ces rues à l’aide de caméras de type GoPro une ou deux fois par an, le professeur Brunelle croit qu’on pourra découvrir ce que les données taisent.

On peut ainsi observer les locaux vacants, l’aspect dynamique ou délabré d’un tronçon. Le commerce coincé entre deux locaux vides court plus de risques pour sa survie que celui qui se trouve sur un coin de rue dynamique.

Cédric Brunelle

Les diagnostics que le professeur Brunelle et son équipe pourront poser aideront les entreprises, les villes et les régions à mieux s’adapter aux changements économiques à long terme. Selon le chercheur, les décideurs pourront ainsi planifier plus efficacement les politiques et intervenir en matière de développement urbain et régional.

Le LADU bénéficie également du soutien d’autres partenaires dont le ministère de l’Éducation et de l’Enseignement supérieur (MEES), pour un financement total de plus de 300 000 dollars.