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Le laboratoire du professeur Jonathan Perreault de l’Institut national de la recherche scientifique (INRS) travaille sur une nouvelle méthode de détection du virus de la COVID-19 qui pourrait servir directement sur le terrain. Cette méthode novatrice ne nécessiterait pas de laboratoire ou d’équipements élaborés, contrairement aux tests actuels.
« Notre appareil de détection pourrait être déployé dans les écoles et les entreprises afin qu’il puisse y avoir un suivi sur place », lance Jonathan Perreault, chercheur en microbiologie à l’INRS. Un simple changement de couleur permettrait de savoir si le virus est présent.
« Nous avons déjà réalisé une preuve de concept avec des séquences d’ADN équivalentes au virus de l’influenza. On adapte actuellement le procédé pour la COVID-19, explique le professeur Perreault. Nous avons déjà identifié des séquences génétiques pour cibler les différentes souches de ce coronavirus. » Ce projet de recherche a reçu un financement de 98 000 euros sur deux ans de la Task Force Coronavirus du Réseau International des Instituts Pasteur.
Avant de déployer leur instrument, l’équipe de recherche doit optimiser la détection. « Est-ce que le changement de couleur se voit bien ? Quelle charge virale l’appareil permet-il de détecter ? Idéalement, nous voudrions être capables de reconnaître des gens encore asymptomatiques. Nous cherchons aussi à réduire les étapes de traitement de l’échantillon comme l’extraction de l’ARN », rapporte le microbiologiste.
La mise au point se fera avec des coronavirus humains similaires au SRAS-CoV-2 en matière de structure, mais pas en infectiosité. Pour cette partie du travail, Jonathan Perreault collabore avec le professeur Pierre Talbot de l’INRS et son ancien associé de recherche aujourd’hui spécialiste en biologie médicale au laboratoire de virologie du CHU-Sainte-Justine à Montréal, Marc Desforges. Ensuite, le laboratoire du professeur Perreault testera la méthode de détection sur le virus SRAS-CoV-2 produit en culture dans les laboratoires de Laurent Chatel-Chaix, de même que sur des échantillons de patients atteints de la COVID-19. L’idée est d’avoir une première version du test pour détecter 100 000 particules virales ou moins. Le professeur Perreault s’attend à remplir cet objectif d’ici six mois.
Pour rendre le processus de détection encore plus rapide et plus sensible, le chercheur collabore avec la professeure Ana Tavares, spécialiste en électrochimie. Ensemble, ils développent des électrodes capables d’attraper la séquence d’ADN du virus. « L’idée serait de mettre une goutte sur l’électrode et regarder s’il y a un signal électrique qui indique que l’échantillon est positif, explique le microbiologiste. Nous avons déjà une preuve de concept avec des fibres optiques. On veut arriver au même résultat avec les électrodes qui sont plus faciles à produire de façon industrielle. » Il espère produire un tel prototype de détection d’ici un an.